4 mars – jour 2
Première course aujourd’hui, la plus dure paraît-il parce que la plus longue (10,5 km) mais surtout parce que dans du sable meuble. Et effectivement, quelle galère ! On se concentre sur le sable, mais du coup, on oublie de respirer, de coordonner course et souffle. On oublie aussi de suivre les balises et comme toutes les pistes se ressemblent, on se trompe… Heureusement, Rassoul est là avec son quad, il nous bippe, vient jusqu’à nous. Du coup, on coupe à travers la savane pour se remettre dans le droit chemin. Les cuisses chauffent, on dégouline (entre 8h et 8h30, la température monte de 15 degrés alors on ne parle pas de la température à 9h!).
Mais quel bonheur à l’arrivée d’être accueillies par une haie d’honneur d’enfants et de villageois de Samba Diallo aux habits tous plus beaux et colorés les uns que les autres, au sourire éclatant et qui nous applaudissent et nous encouragent. On oublie tout et on retrouve même de l’énergie pour un sprint final !
S’ensuivent 2h de fête et de spectacle de musique, de danse au rythme des djembés, absolument magnifique. 
Tous les villageois participent, de la doyenne (on hésite sur son âge : 98, 104 ans?) aux jeunes enfants très fiers, en passant par les lutteurs et les femmes. Ils nous invitent, nous entraînent, nous expliquent la danse. Et tout le monde s’en donne à cœur joie.
Oubliée cette course d’une heure où on s’est toutes demandé ce qu’on était venue faire là !
Et puis c’est la distribution des fournitures dans les classes. On va dans l’école : 3 bâtiments en béton dans une immense cour de sable, entourée d’un grand mur : le directeur nous accueille par un discours de bienvenue et de remerciement. « les mots nous manquent pour vous remercier ». il est tellement heureux et ému qu’il n’arrive pas à terminer. On se sauve vite dans les classes, nous aussi, une boule dans la gorge.
Dans la classe des CM1, 4 blocs de 3 tables. On donne du matos à chaque enfant qui prend avec une certaine pudeur ou gêne.
Je me présente et explique les jeux, leur réalisation. Je donne un jeu par bloc. Halli galli : ils adorent et ont vite compris que pour gagner on peut tricher !
Triamino : très concentrés, ils entrent vite dans le jeu.
Mémory : ils y jouent bien mais ne connaissent pas toutes les images. Donc, ça coince.
La course du Sénégal : c’est un peu dur pour eux parce qu’à priori ils n’ont jamais joué à un jeu comme ça. Ils ne connaissent pas non plus la plupart des animaux cités et ne savent donc pas répondre aux questions. Mais l’instituteur, pragmatique, y voit là matière à enseignement.
Et puis c’est le retour en calèche vers Simal.
Jean-Michel insiste beaucoup sur l’idée d’échange : les villageois se cotisent pour nous ramener en calèche et retour de la dotation en fourniture de l’école.
Seul événement négatif : l’insistance de certaines femmes à vouloir nous vendre des objets d’artisanat gâche un peu cette matinée riche en joie et en émotion !
Après la calèche, sous un soleil de plomb, douche et repos.
Puis, c’est le départ vers les îles.
On monte dans des camions safari jusqu’à Palamarin. Des pistes cahoteuses à la poussière rouge traversent des paysage de savane – zébus, baobabs, chèvres, mangrove. L’Atlantique à droite, un bras de rivière à gauche.
On peine un peu à trouver le port de pêcheurs et les pirogues pour l’embarquement, qui d’ailleurs s’avèrent laborieux : après plusieurs transvasages de passagères, on file vers Sangomar, l’île où notre campement est installé.
La mer est calme mais le vent apporte quelques vagues qui font tanguer la pirogue et effraient les gazelles (qui se mettent alors à chanter!).
Le campement est superbe. Un groupement de tentes blanches sur un îlot de sable blanc, perdu au milieu de nulle part. Des sanitaires de plein air ont aussi été montés : incroyable.
Le cadre éblouissant.
Il y a du vent, on va mettre les vestes.
Le repas du soir est épique – des blagues en cascades avec les Bretonnes et les Adélaïde Team. Saoulage à l’eau efficace, blague du « p’tit truc sexuel » de Martine, la « bourgeoise », les doigts dans le verre, la minute de Sophie, les gossips à tout va…